«Avec Boule de suif, histoire de guerre des sexes sur fond de guerre des nations, Maupassant obtient du jour au lendemain la notoriété. Ce petit conte restera, soyez-en sûr, lui disait Flaubert : il ne se trompait pas. Parue le 17 avril 1880, dans un recueil collectif intitulé Les Soirées de Médan, elle fut unanimement saluée comme la meilleure du volume, bien avant celles des autres ollaborateurs, dont Zola et Huysmans. Maupassant se trouvait engagé dans un genre qu'il n'avait pas choisi d'instinct : celui du récit court, à la façon de Poe, Hoffmann et, plus encore, Tourgueniev. Durant une dizaine d'années, près de trois cents contes allaient suivre le coup d'éclat que constituait Boule de suif. Un an plus tard, en 1881, l'écrivain récidivait avec La Maison Tellier qui comprendquelques récits célèbres : En famille, Une partie de campagne, sans compter celui qui donne son titre au recueil (une deuxième édition du volume, en 1891, s'augmentera des Tombales). En 1901, huit ans après la mort de Maupassant, son éditeur, désireux de profiter d'un succès qui ne se ralentissait pas, faisait paraître, sous le titre général de Boule de suif, un ensemble de contes déjà publiés, ici ou là, du vivant de l'auteur, et dont la réunion n'était qu'arbitraire et de circonstance : dans l'édition Folio, ce sont ceux qui vont de Auprès d'un mort à La Dot. Pour ce qui est de Madame Baptiste et Le Port, ils proviennent respectivement des recueils intitulésMademoiselle Fifi (seconde édition, 1883) et La Main gauche (1889). Ce qui se trouve rassemblé sous le titre général de Boule de suif - La Maison Tellier est un ensemble très divers, à première vue disparate et dont lacomposition s'étend sur plusieurs années. [...]» Louis Forestier.