
La Fontaine a écrit toute sa vie des fables. Fablier portant fables, comme un pommier ses pommes, l'écrivain a dédié sa vie à la réécriture et à l'invention de petits récits de rien où l'on trouve toujours quelque chose à glaner. Inspiré par les ysopets (recueils de fables illustrées) du Moyen ge, amateur d'Ésope et de Phèdre lus pendant les années de collège à Château-Thierry, plus tard enthousiasmé par les contes du sage oriental Pilpay dont le Livre des Lumières était disponible depuis 1644 dans la traduction de G. Gaulmin d'après les versions du savant arabe Ibn al-Muqaffa (VIIIᵉ siècle), La Fontaine entreprend d'écrire d'«agréables sornettes», qui délassent la «raison la mieux sensée» (Ch. Perrault, Peau d'âne), pendant les années où Fouquet exerce son mécénat.