« Vous prendrez garde, mon lecteur, qu'encore que la Morale et la Politique ne soient pas traitées en ce livre selon la méthode ordinaire des Philosophes et des Théoriciens, l'on peut néanmoins y reconnaître les principales matières de ces deux grands sujets. » Voici présenté par Gabrielle Suchon elle-même, son Traité de Morale et de Politique, publié à Lyon en 1693. Le présent ouvrage est la réédition de la première partie, la Liberté, cette « qualité savoureuse ».
Avec Gabrielle Suchon, le sexe - ou, comme elle l'écrit : le Sexe - fait son entrée en philosophie. Sous sa plume, la liberté perd la figure abstraite d'un concept métaphysique pour se transformer en une question brûlante, née d'une douloureuse privation : quelle liberté pour le Sexe ? Comme le souligne Séverine Auffret, Gabrielle Suchon ne se situe pourtant pas dans une lignée féministe. Nourrie de Platon, d'Aristote et des Écritures, c'est bien dans le champ philosophique qu'elle se meut et qu'elle vient « fêter » quelque chose.
Agrégée de philosophie, Séverine Auffret a entrepris de faire éditer l'oeuvre de Gabrielle Suchon (1632-1703).